La sécurité des cyclistes davantage prise en compte en 2023

La loi sur les voies cyclables, qui avait été acceptée en 2018, entrera en vigueur dès janvier. Les cantons seront tenus de réaliser des réseaux de voies cyclables et des installations de stationnement.

La sécurité des cyclistes devrait être mieux prise en compte dès janvier. Les cantons et la Confédération auront alors l’obligation de planifier et de réaliser des réseaux de voies cyclables. Pro Velo Suisse en attend beaucoup.

La loi fédérale sur les voies cyclables, dont le principe avait été accepté par le peuple en 2018 et qui entre en vigueur début 2023, devrait en effet changer la donne.

«Jusqu’ici, tout dépendait de la bonne volonté des cantons. Ceux-ci n’avaient aucune obligation de construire un réseau de voies cyclables, contrairement aux réseaux de chemins piétonniers et de randonnée», explique Valérie Sauter, cheffe de projet «infrastructures» à Pro Velo Suisse, interrogée par l’agence Keystone-ATS.

Dans les 5 ans

Dès janvier au contraire, les cantons seront tenus de planifier et réaliser des réseaux de voies cyclables, ainsi que des installations de stationnement. Cela dans les cinq ans suivant l’entrée en vigueur de la loi, c’est-à-dire jusqu’à fin 2027. La mise en œuvre doit elle intervenir au plus tard d’ici 2042.

La Confédération doit faire de même sur ses routes, soit environ 500 km de voies nationales et d’ouvrages de raccordement aux autoroutes. Les réseaux de pistes réalisés devront être «interconnectés, directs, sûrs, homogènes et attrayants».

Une vue d’ensemble

Très important, la Confédération devra aussi publier des géodonnées de base harmonisées sur la qualité et la disponibilité des réseaux de voies cyclables. Elle devra représenter ces derniers sur les cartes nationales, comme celles produites par swisstopo.

«Jusqu’à maintenant, comme les cantons n’avaient pas d’obligation de réaliser des infrastructures cyclables, ils n’étaient pas non plus tenus de relayer ce qu’ils faisaient plus haut», relève Valérie Sauter. D’où un manque de données et une difficulté à établir des comparaisons au niveau national. «Or ce qui n’est pas compté ne compte pas», souligne-t-elle.

«On réfléchit déjà plus avec le vélo»

Depuis 2018, «on réfléchit déjà plus avec le vélo», note la cheffe de projet. La nouvelle loi oblige en outre les cantons à associer les organisations concernées à la future planification. En ce qui concerne Pro Velo, elles sont une quarantaine à s’activer au niveau régional.

«Nous espérons que la participation financière de la Confédération pour les réalisations touchant le vélo dans le cadre des projets d’agglomération, de 35 à 40% jusqu’ici, va augmenter», dit aussi Valérie Sauter.

«De 8 à 80 ans»

Cette dernière souligne la nécessité de rendre le déplacement à vélo sûr pour les cyclistes «de 8 à 80 ans»: «Tant qu’on n’ose pas laisser nos enfants rouler sur la route, cela signifie que les voies ne sont pas adaptées », souligne-t-elle.

Ronds-points et carrefours sont des lieux particulièrement critiques. Pro Velo salue à cet égard le projet de l’Office fédéral des routes (OFROU) de lancer en 2023 des essais pilotes pour des voies cyclables prioritaires aux carrefours. Selon l’OFROU, les lieux et le nombre d’essais ne sont pas encore définis, mais plusieurs cantons et villes ont déjà fait part de leur intérêt.

La mise en place de lieux de stationnement fait partie de l’équation: «S’ils manquent, c’est aussi un frein à la mobilité», pointe Valérie Sauter.

Une chose est sûre: Pro Velo et ses organisations partenaires vont suivre de près les développements des prochaines années.

Source : TDG